L’homme qui attend…
… est un danger pour l’homme. Il devient obstacle,
s’excommunie du réel. En fait, sa latence n’est que l’apparence d’un appétit
qui veut être comblé. Attendre c’est une menace au monde, c’est infliger
l’immobilité d’un corps, un simulacre de mort contre le mouvement. Et ce
mouvement qui ne révèle rien, ne propose aucune garantie de vitalité. L’homme
qui attend propose physiquement une alternative, une tentative d’apporter une
impulsion de vie, une tension, imposer un rythme. Opposition au mouvement. Et
là où deux forces s’opposent, la vie apparait. L’homme de l’attente doit
détruire l’harmonie, qui n’a pas de place dans le chaos naturel des choses. Son
ennemi est l’idéal de son époque, de sa génération.